Une école vers 1488 ...

Comme à Hanvec, Brasparts et Argol, il semblerait qu’une école ait existé vers 1488 à Rosnoën. Mais hélas, les guerres civiles dévastent les villages, la misère s’installe et les écoles disparaissent. L’Etat porte peu d'intérêt à l’instruction du peuple qui demeure l’affaire exclusive de l’église. Il n’y a pas de véritable école ; l’église, une chapelle voire l’ossuaire tiennent lieu de salle de classe. L’enseignant est un « scolastique » (ou bedeau), nommé par l’évêque. C’est pourquoi seuls quelques-uns parviennent à lire et à écrire, d’autres à signer.

 

1857 : une école à Rosnoën

 

Depuis 1845, les autorités académiques et préfectorales rappellent au conseil municipal l’obligation de se conformer à la loi et d’entretenir au moins une école primaire. Faute de moyens, il préfère subventionner une école au Faou. Ce n’est qu’en 1857 que le sieur JF Thomas est autorisé à ouvrir une école libre qui satisfait tous les conseillers. En 1858, l’académie propose de la substituer à un établissement public. La commune repousse cette offre.

 

1875 : ouverture de l’école des soeurs

 

En 1873, Melle De Toulencoat envisage la cession d’une maison et d’un terrain pour une école mixte tenue par des soeurs. L’administration refuse. En 1874, cette même personne fait alors aménager à ses frais des bâtiments d’école et fait venir des soeurs de Kermaria (Morbihan) pour instruire les filles. " L’école des soeurs " est officiellement ouverte le 28 mars 1875. Comme elle possède un pensionnat, elle accueille des enfants des environs : Quimerc’h, Dinéault, Trégarvan, Argol et même du Juc'h. On compte jusqu’à 80 pensionnaires. Mais les temps changent. Les jeunes religieuses se font rares. L’effectif doit être réduit. La direction diocésaine décide alors la fermeture définitive de l’école en mars 1977. Elle aura vécu 102 ans.

 

1878 : l’école publique de garçons

 

Entre-temps l’école publique de garçons a été ouverte en septembre 1878 (Alfred Salaün en a été le premier instituteur). Elle était installée à l’emplacement de l’école actuelle. La paroisse avait vendu à la municipalité : une maison d’habitation, une remise et une " maison à four ".

 

1886 : l’école communale de filles

 

Entre 1883 et 1887, la préfecture rappelle la loi du 10-04-1867 à la commune de plus de 500 habitants. Elle doit entretenir une école publique de filles. Le conseil s’y résout en achetant l’immeuble des sieurs Riou, négociants au Faou, route du Passage. L’établissement s’ouvre en 1886. Il compte 75 élèves en 1903, celui des garçons, 80.

 

1936 : le groupe scolaire actuel

 

Ces deux écoles établies sur de vieilles bâtisses exigent sans cesse des réparations coûteuses ; le 25 juin 1936 la commune décide la construction du groupe scolaire actuel comprenant : une école de garçons (2 classes et un logement de fonction), et une école de filles, avec cour séparée et logement de fonction à l’étage.

 

Toutes ces péripéties durant depuis 1857 ont fini par engendrer un antagonisme sévère entre partisans de l’école libre et partisans de l’école publique. Il persiste fortement jusque dans les années 1930. Beaucoup de personnes âgées évoquent encore aujourd’hui toutes les querelles auxquelles s’ajoutaient les difficultés pour se rendre à l’école. Un couple d’anciens nés dans les années 1920 en témoigne : " Nous allions en classe à pied, en sabots. Les routes étaient boueuses et caillouteuses, dans la nuit noire en hiver (…). Beaucoup parcouraient plus de 6 km le matin, autant le soir. Dans la musette nous avions 2 ou 3 livres et 2 tartines beurrées pour le repas de midi ; certains mangeaient une soupe au café - épicerie du bourg. Les cantines n’ont été créées qu’en 1948. Nous passions le certificat de fin d’études à 11 ans. Les meilleurs allaient au lycée s’ils réussissaient l’examen des bourses (…) ".

 

Aujourd’hui, les 85 petits écoliers que compte l’école du Roz peuvent étudier " en paix ". Ils disposent d’une école bien entretenue, d’un beau restaurant et d’une toute nouvelle salle de repos et de motricité. Rosnoën peut s’enorgueillir du travail accompli.